20170406

Editorial



1 – Un nouveau New Deal au coeur de mouvements sociaux inédits

Eine neue New Deal ?

Drei Jahrzehnte lang hat der Zauber gewirkt. Drei Jahrzehnte lang hat die Menschheit an jenen Segen geglaubt, den die Globalisierung mit sich bringen würde. Am Ende nutze es allen, wenn Vorschriften Fallen, Konzerne weltweit präsent sind, die Banken sehr viel Geld haben, wenn es Steuerparadise gibt und Regierungen möglichst wenige stören. 

Doch die Zeiten haben sich geändert. Vor zehn Jahren begann jene mächtige Finanzwelt zu Kollabieren, die als Hohetempel der Marktgläubigkeit galt, dann aber von Sparbuchhaltern gerettet werden musste. 

Zusammengebrochen ist damit auch der Mythos der sich selbst regulierenden Märkte. Zutage tritt stattdessen ein immer stärkerer Unmut, getragenn von diffusen ängsten, Halbwissen und berechtigter Ablehnung bestimmter Mechanismen. Es ist eine Hochzeit für Menschenfänger und Autoritäre. 

Derzeit herrscht ein Vakuum, da hilft auch kein Ausbessern im Detail. Was die Welt braucht, ist ein neues Leitmotiv. Und zwar bevor Populisten aller Couleur dieses Vakuum füllen und die Meschen gegeneinander aufbringen. 

Die Zeit drängt. 

Repris du Spiegel, Thomas Fricke 


2 – Des mouvements sociaux profonds 

Tandis qu’en France, les analyses du vote à la dernière élection présidentielle montre que le socle de la société est en train de bouger fortement. 

Un livre récent : 
Lévy, Jacques, Ogier Maitre, Jean-Nicolas Fauchille et Ana Póvoas (dirs.). 2017. 
Atlas politique de la France
Paris : Éditions Autrement.

Montre qu’on pourrait lire le résultat de l’élection présidentielle de 2017 comme une sorte de révolte, menée au nom de l’intérêt public, de ceux qui produisent contre ceux qui reçoivent sans produire. Avec le « système » « gauche »/« droite », il était difficile de critiquer la conservation des privilèges statutaires, chaque « camp » s’employant à défendre une part de ces corporatismes d’État. En acceptant de parler clair, les forces les plus dynamiques dans l’économie et la culture ont décidé de barrer la route à des groupes sociaux tétanisés par l’échec ou la peur et prêts à empêcher les autres d’avancer. Le « peuple » de 2017 – la majorité des deux tiers du 2e tour de la présidentielle –, c’est aussi celui du 11 janvier 2015, qui renvoie dos à dos le communautarisme islamiste et le communautarisme nationaliste français. Ce sont les mêmes qui, à Paris, ont réalisé la plus grande manifestation de l’histoire de la ville et ont voté à 90% pour Emmanuel Macron. La carte qui oppose le vote Macron au vote Le Pen rend compte de ces deux conceptions, l’une qui subordonne l’ensemble de la vie sociale à une allégeance nationale monoscalaire, l’autre qui s’appuie sur le concept de société des individus et fédère de multiples identités spatiales, de la ville au monde. En tant que clivage entre modèles de société, cette antinomie est substantielle ; elle s’exprimera encore avec une grande force géographique. 

Ce qui restait d’appartenances communautaires s’est progressivement effrité : les genres, les âges, les familles, les classes et les castes, les corporations, les petits pays et les vieilles régions, l’État et les institutions religieuses existent toujours, mais l’étau qu’ils appliquaient sur les individus s’est desserré. L’allégeance à un groupe non choisi, qui était encore il y a cinquante ans un lien social essentiel, est devenu un problème, parfois une angoisse, signe que désormais le grain de base de la société est bien l’individu et le cadre fondamental du vivre-ensemble, la société (Elias 1991).