20130102

Russie Eternelle





Josette Delluc
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Wie kann man die Russian Geschichte erzählen ? Welche Bedeutung hat das Thema bei die Regisseuren ? Hier ist einen Bericht über Verantwortung .... Die Achtung der Besonderheiten des Örtlichen und Regionalen beeindrucken als mutiger, zukunftsoffener Prozess.

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Alexandre Nevski de Serguei Eisenstein ve daha sonra Andrei Roublev de Andrei Tarkovski gibi sinematografik freskler 13 yuzyil ve 15'inci yuziyilin basindaki Rusya'yi bir anlatma seklini icat ettiler. Her biri kendi estetigi ve yazi stili ile manzaranin guzeligini, iklimsel katilik ve ezilen halki ifade ediyor.

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Regarding an eternal Russia in film:   The cinematographic frescos, such as Alexander Nevski by Sergei Esenstein and Andrei Roublev by Andrei Tarkovski, invent a way of portraying Russia during the 13th and early 15th centuries.  Each explains, with his own writing and sense of esthetic, the beauty of the landscapes, climactic rigor, and oppressed people.

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Les  fresques cinématographiques telles Alexandre Nevski de Serguei Eisenstein puis Andreï Roublev de Andreï Tarkovski, inventent une manière de raconter la Russie du XIIIe siècle et du début du XVe siècle. Chacune exprime selon son écriture et son esthétique, la beauté des paysages, la rigueur climatique, le peuple opprimé.
Andreï Tarkovski choisit d'aborder la question de la créativité et s'attache aux peintres d' icônes   conservées aujourd'hui dans les musées. Le cinéaste décrit la condition de l'artiste qui répondant aux commandes des princes et des évêques, se soumettait à la propagande, et devait faire taire son imaginaire et sa sensibilité.
L'homme Andreï Roublev a vécu au début du XVe siècle, dans une Russie en formation, livrée aux guerres seigneuriales. Le pouvoir politique et religieux y sont associés pour mener des conquêtes successives  qui aboutiront au contrôle, à la fin du XIXe siècle, d'un grand empire autoritaire et centralisé dont les frontières devront toujours être repoussées.
 Le film Andreï Roublev est réalisé en Union Soviétique entre 1966 et 1969. A cette période, la création artistique est malmenée par le totalitarisme de Brejnev. C'est pourquoi, il est possible de penser que les scénaristes Andreï Tarkovski et Andreï Kontchalovski établissent une analogie entre les interdictions du  passé et celles du présent. Nous pouvons prolonger cette comparaison temporelle en cette fin du mois d'août 2012.  Plus de 20 ans après la disparition de l'URSS, nous  notons une curieuse résonance entre les tourments de l'artiste moine Roublev et l'actualité moscovite.
A Moscou, trois des jeunes femmes du groupe actionniste russe, Pussy Riot, avaient été  emprisonnées après avoir le 21 février, chanté dans la cathédrale du Christ-Sauveur, cette «prière punk»: «Marie mère de Dieu chasse Poutine». Le vendredi 17 août le verdict du procès est donné, elles sont condamnées chacune à 2 ans de camp de travail. 
De surcroît, les manifestants, proches du pouvoir autoritaire, pour critiquer les jeunes femmes  puisent dans le vocabulaire des  temps de l'obscurantisme. Elles sont qualifiées de «sorcières» et  accusées d'avoir  pratiqué une «danse diabolique». Comme autrefois la liberté de parole inquiète et particulièrement, celle des femmes. Aujourd'hui, malheureusement, la scène ne se déroule pas dans la brume des bois et lacs qui serait le décor d'une séquence de Tarkovski, il ne s'agit plus de fiction mais de la réalité à Moscou.
Les Pussy Riot filment leurs interventions et  les commissaires de la  Triennale d'art contemporain à Paris, ont choisi en signe de soutien et de protestation d'ouvrir l'exposition du Palais de Tokyo: «Intense Proximité» par la présentation de ces documents. Lorsque nous regardons la vidéo ce n'est pas «le malin» que nous voyons s'agiter, mais 3 artistes déterminées, gaies, engagées et courageuses qui revendiquent, pour leur pays, le respect des droits de l'homme.
Éternelle Russie  qui considère toujours son peuple comme mineur et refuse d'entendre la parole des citoyens. L'héroïne de Andreï Roublev était muette, aujourd'hui encore les artistes sont muselés par les pouvoirs politique, religieux et judiciaire toujours alliés.
Éternelle Russie  qui conserve le système des camps de travail institué depuis Lénine.
Éternelle Russie dont la culture nous enchante mais qui décidément maintient fermement la frontière qui la sépare de l'Europe et de ses démocraties. Dans tous les pays à l'ouest comme à l'est des manifestations en faveur de Pussy Riot ont été organisées.
Et par ailleurs, Éternelle Russie impérialiste, qui reste fidèle à «la question d'orient» et devant une situation complexe et douloureuse  paralyse toute tentative et empêche de protéger du massacre le peuple syrien.
Éternelle Russie.