20100306

Une utopie culturelle en marche

Christian Ruby
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            Dans son dernier ouvrage (Une nouvelle utopie culturelle en marche ? Essai sur une autre vision de l’action culturelle en Europe, Toulouse, L’Attribut, 2009), Jean Hurstel déploie un chapitre de réflexions portant sur l’Europe et la Culture dont voici quelques éléments. (p. 111 sq), autour de la ligne directrice suivante : il est possible de s’appuyer sur certains réseaux culturels européens pour construire une nouvelle utopie pour l’Europe.
            Was tut Europa für ihren Kulturellent Nachwuchs ? Dem Geist der Aufklärung verbunden, wurde in Europa das Primat der Kultur eingeführt. Es waren aber Momente, in denen nach erklärter Zeit die Weltgeschichte plötzlich zu explodieren schien. Die Umwälzungen berührten jeden. Als eine der wichtiger Persönlichkeiten diesen Bereich prägt er, Jean Hurstel, eine ganze Ära von Büchern (Une nouvelle utopie culturelle en marche ? Essai sur une autre vision de l’action culturelle en Europe, Toulouse, L’Attribut, 2009). Zudem, machte er sich als Erfahrer einen Namen und engagiert sich mit seiner Themen für den Kultur. Dieses Buch soll aufrütteln.

En su ultima obra ( Una nueva utopia cultural en marcha ? ensayo sobre una otra vision del accion cultural en Europa, Toulouse, atributo, 2009), Jean Hurstel desplega un capitulo de reflexiones respeto a Europa y su cultura cuyo nos presenta unos elementos. (P.111 sq), alrededor de la linea siguiente : es posible de respaldarse sobre unos redes culturales europeos para construir une nueva utopia para Europa.

In his previous book (Une Une nouvelle utopie culturelle en marche ? Essai sur une autre vision de l’action culturelle en Europe, Toulouse, L’Attribut, 2009), Jean Hurstel unfolds a whole chapter of  thoughts on the whereabouts of Europe and it’s Culture, which we can see elements of on p. 111 sq,  around the following guideline: we can see that it is possible to build a new European Utopia by leaning on certain European Networks of Culture.

Yazar Jean Hurstel son kitabı ("Hazırlıkta olan yeni kültürel utopya ? Avrupa'da oluşan kültürel etkinliklerle ile ilgili başka bir bakış açısı" Toulouse, L'Attribut, 2009 )  adlı kitabında Avrupa kültürlerinin karşılaşmasına değiniyor. Hurstel, Avrupa'nın kültürel ağalarına dayanarak bu kıtaya yeni bir kültürel utopyanın inşa edilmesinin mumkün olduğunu savunuyor.






          Après avoir constaté que les différents pays composant l’UE conduisent des politiques de la culture tout à fait éloignées – les uns sous forme de centralisme (France, Grèce, Portugal), les autres activement décentralisées (Espagne, Italie, Suède), les autres encore totalement déléguées (Royaume-Uni, Irlande, Finlande) et les dernières déléguant ces politiques aux Régions (Allemagne, Belgique) -, l’auteur relève que l’UE s’est enfin décidée à inscrire la compétence culturelle dans le traité de Maastricht, en 1993.



            Il souligne que « le Conseil de l’Europe a joué un rôle fort, dynamique et très anticipateur dans le domaine culturel, un rôle visionnaire sous la houlette de fonctionnaires militants, comme Raymond Weber (directeur du département culture, sport, éducation du Conseil de l’Europe) ».
            Ce serait donc le Conseil qui assurerait la promotion des réseaux culturels européens et qui créerait un forum des réseaux. Il y a aurait là « un formidable capital de réflexions, d’informations, d’expertises qui sombre peu à peu dans l’indifférence et l’oubli ».
            Cependant, passées entre les mains de la Commission européenne, les données de la politique culturelle sont tombées entre les mains d’une bureaucratie tatillonne. Désormais, « il va falloir engager un long voyage en bureaucratie, un parcours particulièrement éprouvant dans le labyrinthe de la commission, avec une infime, minuscule chance de succès ». Mais, « un fonctionnaire sourcilleux remarque que tu n’as pas signé le troisième exemplaire du budget à l’encre bleue, ou que ton partenaire suédois, la ville de Stockholm est représentée par trois districts de la ville et non par la municipalité centrale, alors adieu, veau, vaches, cochon et projet ». Si d’autre part, « par le plus grand des hasards, ton projet est retenu, ne crois pas être tiré d’affaire. Le moindre changement dans le déroulement et tu dois négocier durement, justifier la moindre dépense ».
            Faut-il alors passer plutôt par d’autres réseaux ?
            « Tu sais ce qu’est un réseau ? L’active subversion de l’institution officielle. Des personnes et non des fonctions qui coopèrent par affinités électives, en partageant les mêmes valeurs, les mêmes préoccupations sans la moindre trace de hiérarchie, de centralité, de pairs égaux qui décident collectivement de leur organisation de type anticolonialiste ». L’auteur, alors tente de répertorier ces réseaux :
-         IETM, Informal European  Theater Meeting, fondé en 1981.
-         Trans Europe Halles, fondé en 1983, aux Halles de Schaerbeek, à Bruxelles.
-         Huset à Copenhague,
-         Melweg à Amsterdam,
-         KulturFabrik à Coblence,
-         Kaapelitehdas en Finlande,
-         Artfactories, réseau associé à un centre de ressources,
-         Réseau Banlieues d’Europe. 

Ces réseaux s’établissent autour d’une perspective : « Décentrer le regard vers un ailleurs foisonnant d’autres démarches, d’autres enjeux, d’autres contextes plutôt que l’enfermement répétitif des manières de penser et d’agir ». D’ailleurs, « Les réseaux culturels eux-aussi sont partagés entre la promotion d’une société civile européenne et les objectifs professionnels à court terme. Et malgré tous les efforts du réseau Culture Europe Action, l’Europe culturelle reste à construire et la citoyenneté européenne, à approfondir ».
            Cette Europe là a relancé le mouvement, le dialogue interculturel, la surprenante découverte de l’altérité, de la diversité irréductible des cultures. Il suffit de consulter l’ouvrage Réenchanter la ville, un parcours exploratoire des projets culturels de huit villes européennes mené avec Banlieues d’Europe. Par exemple, en suivant ces principes, à Glasgow, les habitants d’un quartier avec l’aide d’architectes, de paysagistes, dessinent un par cet imaginent une salle d’exposition à la base d’un clocher que la municipalité voulait raser. A Belgrade, habitants et artistes joyeusement associés réinventent des manifestations contre Milosevic. Encerclement festif du Parlement, avec 20 000 réveille-matins et une seule pancarte : Réveillez-vous !
            Et l’auteur de conclure : « L’Europe, ce n’est pas seulement quelques bâtiments, des centaines de bureaux, des rencontres entre ministres et chefs d’Etat, .... mais bien une relation forte, vivante, essentielle à un territoire et à des populations ». « Sans participation active des citoyens, sans un désir partagé de construire une œuvre commune qui transcende les clivages nationaux et les exclusions nationalistes, l’Europe sera une enveloppe formelle, une coquille vide ».



            En un mot : « l’Europe est bien la métaphore de l’élaboration d’une œuvre d’art, qui se noue en modèle réduit dans les multiples projets fédérés par Banlieues d’Europe ».