20070308

Tableaux pour l’Europe

Nous commençons ci-dessous un repérage que nos lecteurs peuvent nous aider à compléter en nous faisant parvenir des références.
En première approche, il semble que les célébrations de l’Europe dans la peinture européenne se répartissent d’emblée en deux groupes : d’une part, les œuvres concernant le personnage d’Europe, et d’autre part, les œuvres relevant d’une conscience géographico-historique. Entre ces deux groupes, l’œuvre de Jan Van Kessel (1626-1679 et Erasmus Quellinus (1607-1678). Le tableau est exposé à Münich, et s’intitule Europa. Il date de 1664 et fait partie d’un cycle des quatre continents.
Les célébrations de l’Europe peuvent être expressément critiques.
Cette recherche, en s’amplifiant, sera donc obligée de revoir ses critères de classement. Nous le ferons, en fonction des envois qui nous seront proposés.


I – Les célébrations d’Europe.

Elles sont évidemment très nombreuses. Voici celles que nous avons relevé rapidement, pour l’heure :

- L'enlèvement d'Europe (1470) de Liberale Da Verona.
- Le Cortège de Thétis (entre 1465 et 1494) de Bartolomeo di Giovanni (il décore un coffre de mariage, Europe et le taureau est l'une des figures du cortège, formé de divinités marines. Europe, pensive, se tient à califourchon sur le taureau dont la couleur brune contraste avec la blancheur du corps des Néréides).
- Le Combat de l'Amour et de la Chasteté de Pérugin (1503). Destiné à décorer le studio d'Isabelle d'Este à Mantoue, le groupe Europe et le taureau se distingue à l'arrière-plan de la scène consacrée aux amours de Psyché. Europe est à califourchon sur le taureau qui va aborder le rivage où l'attend Apollon.
- L'enlèvement d'Europe (1632), par 
Rembrandt. Ce dernier choisit la scène privilégiée des graveurs, celle de l'enlèvement. On y voit Europe, regardant en arrière vers ses compagnes restées sur le rivage, la main droite tenant l'une des cornes du taureau, la main gauche posée sur l'encolure.
- L'enlèvement d'Europe, 1559-1562, par Tiziano Vecellio, dit Titien. Cette toile fait partie d'un ensemble de six grandes toiles presque carrées, composé pour l'infant Philippe, fils de l'empereur Charles Quint, et destiné à décorer un camerino privé du roi. Titien met l'accent sur le moment du rapt.
- L'enlèvement d'Europe, 1580, par Paul Véronèse.
- Guido Reni (1575-1642), quant à lui, a produit trois versions de L'enlèvement d'Europe.


II – Les célébrations de l’Europe.

- Europa, Jan Van Kessel (1626-1679 et Erasmus Quellinus (1607-1678).
- Jules de Balincourt, New-Found-Land, 2004. Le peintre observe la société contemporaine et ses réactions face à l’immigration.
- Ian Paterson, Europe (série de photographies, 2003) : des noms de villes inscrits par grattage (intervention à même la pellicule) sur fond de nuages, traçant ainsi un voyage dans le ciel européen.


III – Brève description.

Europa, de Jan Van Kessel (1626-1679 et Erasmus Quellinus (1607-1678), s’intitule en Allemand Der Erdteil Europa.
Ici, il s’agit d’une véritable célébration.
Au centre la ville de Rome (personnages et architecture). Et autour d’elle, une Europe des villes. Sont citées (à partir du haut à gauche et en suivant) : Cracovie, Madrid, Anvers, Paris, Cologne, Amsterdam, Vienne, Lisbonne, Stockholm, Moscou, Venise, Constantinople, Londres, Copenhague, Bruxelles, Prague.
Evidemment, cette liste mérite des commentaires, relatifs à l’époque, au choix du répertoire par villes, et aux villes choisies.
Les figurations y sont celles de la faune et de la flore, de manière privilégiée, puis elles des activités (sur eau, terre et dans l’air), enfin celles de l’urbain.


Conclusion provisoire.

Le thème et le contenu de ce dossier sont lancés. Nous souhaitons le compléter, voire le réorganiser, au fur et à mesure des découvertes et envois de nos lecteurs.
Il sera d’ailleurs, au fur et à mesure, amplifié par des considérations proprement esthétiques.


Christian Ruby