20070203

Border camp (extrait)

Dans la ville alsacienne de Strasbourg, le long de la frontière franco-allemande, il y a encore aujourd'hui des traces du fait que la ville a changé d'appartenance nationale cinq fois depuis cinq cents ans. Cependant, le réseau no-border , organisateur du dernier border camp à Strasbourg, avait quelque chose d'autre en tête : les frontières virtualisées dans et autour de la forteresse Europe, érigées -indépendamment des territoires- partout, là où des agents d'Etat ont accès aux bases de données enregistrant les êtres humains comme des ensembles de données. L'unité centrale du SIS (Schengen Information System) a été localisée à Strasbourg depuis sa création en 1991. Des données concernant les immigrants y sont collectées, ce qui accomplit une fonction centrale lors de l'octroi de visas et dans les processus d'asile.
Depuis au moins les manifestations massives à l'encontre de la globalisation économique, des données concernant les manifestants et les critiques y ont été également intégrées. Les objectifs du border camp de Strasbourg consistent à prêter attention aux effets de ces types de mécanismes de surveillance propres aux technologies de l'information, de même qu'à se confronter aux frontières virtualisées et à développer des formes d'action politique ayant à traiter avec celles-ci. A Strasbourg comme lors des autres camps et lors des actions durant l'été 2002, l'enjeu consiste encore à demander la liberté de mouvement et à intervenir de manière perturbatrice dans la machine d'expulsions .
Harald Kuemmer